En France, près de 14 millions de personnes souffrent de problèmes d’hypertension. Pour leur santé, elles ne sont pas sans ignorer qu’elles doivent limiter leurs apports en sel. Ce problème pourrait bientôt être résolu. D’ici deux ans, un sel adapté aux hypertendus pourrait envahir nos tables.
La société bourguignonne CEN Nutriment (filiale du groupe CEN, spécialiste de l’évaluation pour d’autres laboratoires des futurs médicaments et dispositifs médicaux – une trentaine de salariés – trois millions d’euros de chiffre d’affaires) est l’une des rares structures d’investigation clinique françaises dédiée à l’évaluation alimentaire et des nutriments. La société de Dijon a été contactée par deux groupes internationaux : l’allemand Han Hepa et le sud-coréen Biotech pour mettre au point un sel d’un nouveau genre. Ce produit, brevet de l’entreprise asiatique, est constitué de sel classique auquel de la chitine (molécule notamment présente dans la carapace de crabe) a été ajoutée. Dès 2010, des tests ont été réalisés auprès d’une quarantaine de volontaires légèrement hypertendus. Les résultats furent probants. Si le « nouveau » sel dispose des mêmes sensations gustatives qu’un sel « normal », il est cependant beaucoup moins hypertensif. Un énorme marché se profile donc pour les trois entités : sel de table, industrie des plats préparés ou encore des salaisons.
Afin de produire à plus grande échelle ce sel, CEN Nutriment envisage la création d’une entreprise à Dijon. Elle souhaite également construire une unité de production sur le littoral français. Ces projets, générateurs de nombreux emplois, représentent près de 10 millions d’euros d’investissements.
Pour accélérer le développement de leurs projets, les deux sociétés européennes CEN Nutriment et Han Hepa ont récemment pris 30% du coréen Biotech chacune.
En attendant de voir débarquer ce sel d’un genre nouveau sur nos tables, CEN Nutriment doit encore recevoir l’aval des autorités européennes EFSA (autorité européenne de sécurité des aliments) et de l’AMM (autorisation de la mise sur les marchés). Sa commercialisation est attendue d’ici deux ans. S.R minutepositive©
