Fabien Guillemot est chercheur au sein du laboratoire de bio ingénierie tissulaire à l’Inserm de Bordeaux (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale). Depuis 2006, il planche à l’élaboration d’une technique permettant d’imprimer en 3D des tissus vivants par laser. Ses recherches aboutissent. Elles devraient très prochainement permettre la création d’une société dédiée : Poietis.
Créée dans les prochaines semaines, cette entreprise devrait prendre ses quartiers au sein du Bioparc de Pessac, dans l’agglomération bordelaise. Poietis, qui pourrait employer jusqu’à 15 collaborateurs dès l’année prochaine, sera alors en mesure de commercialiser des tissus vivants élaboré sur-mesure via impression 3D laser. L’entreprise se positionnera sur un marché plus que prometteur. La technologie développée, qui peut paraître plutôt abstraite aux néophytes, permet en effet de reproduire des tissus biologiques par le dépôt de cellules et de biomatériaux, couches par couches. Plus concrètement, cette innovation permettra la fabrication de bouts de peau, voire même de cornée, entièrement personnalisés.
Dans un premier temps, les tissus ainsi créés se destineront à l’industrie pharmaceutique, cosmétologique et de la chimie. Ils pourront alors servir de tests toxicologiques pour différents produits. A plus long terme, Poietis souhaite développer des tissus biologiques pour le secteur de la médecine. Les peaux seront alors imprimées à partir même des cellules de patients. De quoi leur concevoir des greffons sur mesure.
Sur le marché des tissus biologiques, la concurrence existe, notamment aux Etats-Unis. La technologie développée dans les laboratoires bordelais est pour autant unique en son genre puisqu’elle va bien au-delà de la simple reconstruction tissulaire et permet la création de tissus complexes. Poietis ambitionne de rapidement devenir un fournisseur majeur de tissus vivants personnalisés à l’échelle mondiale, comme le souligne Fabien Guillemot. S.R minutepositive©